Et si la colère de votre enfant révélait
un deuil non fait chez vous ?
La colère de votre enfant vous dépasse ?
Crises à répétition, violences verbales ou physiques, souffrance palpable… Malgré vos efforts, rien ne semble vraiment apaiser la situation.
Et si cette colère ne venait pas uniquement de lui ?
Et si, derrière ses explosions, se cachait une résonance avec une douleur plus profonde chez vous — une peine ancienne, un deuil non accompli ?
Dans ma pratique clinique, j’observe régulièrement ce lien invisible entre les émotions de l’enfant et celles du parent.
Cet article propose une autre manière d’écouter votre enfant : comme un miroir sensible de votre propre histoire émotionnelle, parfois silencieuse, mais bien présente.
La colère de l’enfant : un processus normal
Les crises de colère sont bien connues des parents. Elles font partie intégrante du développement de l’enfant : elles sont normales, saines, et souvent liées à ses frustrations, à l’apprentissage de ses limites, ou encore à un besoin d’attention.
De nombreux conseils existent pour aider les parents à traverser ces épisodes : comment réagir pendant la crise, comment en parler après, comment poser un cadre sécurisant…
Mais il arrive que cette colère soit fréquente, intense, et difficile à apaiser — et qu’elle ne semble pas venir de l’enfant lui-même.
Quand la colère de mon enfant ne lui appartient pas
Dans ma pratique clinique, j’ai souvent observé que certaines colères d’enfant sont en réalité l’écho d’un deuil non fait ou d’une souffrance profonde chez le parent.
Un signe révélateur ? Lorsque je mets des mots sur ce que « dit » le corps de l’enfant… c’est souvent le parent qui réagit. Les larmes montent, une tension se relâche. Le parent reconnaît une douleur intérieure – parfois ignorée jusque-là.
Une mémoire émotionnelle transgénérationnelle ?
Des psychanalystes ont théorisé ce processus sous le nom de l’Originaire : la capacité qu’a l’enfant à capter – inconsciemment – un traumatisme vécu par ses parents, même si on ne lui en a jamais parlé.
La colère de l’enfant devient alors un signal d’alerte, une forme d’appel ou de relais du chagrin de l’adulte. Dans ma pratique clinique, j’ai souvent observé que certaines colères d’enfant sont en réalité l’écho d’un deuil non fait ou d’une souffrance profonde chez le parent.
Un exemple clinique : la colère d’un enfant liée à un deuil non fait
Une mère en séance
« Mon fils de 7 ans ne va pas bien. Il est très en colère, violent avec moi, et parfois contre lui-même. Il me dit qu’il veut mourir. C’est comme s’il était une éponge émotionnelle. Il a eu une nounou maltraitante, des accidents à répétition, et à sa naissance, il a dû être réanimé. Son grand-père est mort d’un cancer quand il avait 3 ans… »
Lors de notre séance, l’image du père décédé en réanimation refait surface. La douleur est vive, présente dans le corps. Nous travaillons sur ce deuil, cette image figée.
A la fin de la séance
« Je me sens vidée… mais soulagée. Mon père est enfin souriant dans mon esprit. »
Et après ?
Deuxième séance
« Mon fils va mieux. Plus de crises depuis la dernière fois. J’ai parlé intérieurement à mon père et à mon grand-père. C’est plus calme à la maison. On crie moins. Je me sens mieux dans ma maternité. »
Conclusion
Je suis toujours touché de voir combien une transformation intérieure chez le parent peut apaiser un enfant. Cela montre à quel point les blessures profondes – en particulier les deuils non faits – peuvent se transmettre de manière invisible mais puissante.
Quand nous restons bloqués dans une douleur ancienne, nous peinons à être pleinement présents pour nos enfants… et pour nous-mêmes.
Une seule séance de soin en somatopathie, centrée sur les mémoires du corps et les traces laissées par le deuil, permet souvent de retrouver une présence apaisée, pour soi et pour son enfant.
Florent Pasquet, Somatopathe